Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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OMAR M’A TUER : radiographie d’un aveuglement coupable

Un article de Guy Hugnet (auteur de "Affaire Raddad, le vrai coupable" - juin 2011, éditions Archipel) publié le 15 septembre 2011 dans la revue "Médias" :

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LA SORTIE DU FILM DE ROSCHDY ZEM est l'occasion de revenir sur le rôle des médias dans cette affaire qui défraie la chronique depuis vingt ans.

"La mort de Mme Marchal a eu lieu le lundi 24 juin 1991".

Maurice Bénichou, alias Jacques Vergès dans le film annonce la bonne nouvelle à Omar Raddad. Les légistes, explique-t-il, se sont trompés sur l'heure de la mort. Initialement fixée le 23 juin entre 12 h00 et 14h00.
Entendant cela, durant une projection de presse, je manque d’avaler mon stylo. Dans la salle, une dizaine de journalistes. Personne ne moufte. Le bobard passe comme une lettre à la poste.
Il suffit pourtant de jeter un œil sur le rapport de la commission de révision pour constater que Mme Marchal a bien été tuée le dimanche 23 juin entre 12 h45 et 14h00, et non le 24. Ce sont des critiques de cinéma, me direz-vous, ils ne connaissent rien au dossier judiciaire. Soit! Mais là où le bât blesse, c’est que nul journaliste, spécialiste des affaires criminelles ou non, n’a relevé cette contrevérité majeure qui change considérablement la donne puisque le dimanche 23, Omar Raddad n'a pas d’alibi. Pas relevés non plus les autres mensonges - inscription rédigée dans le noir, Omar ne parlait pas français, histoire de l'ADN... - enfilés comme des perles tout au long du film. Encore moins que le scénario - jouant à fond la carte du pathos - évite soigneusement les sujets qui fâchent : outre l'absence d'alibi, les sérieux problèmes financiers du jardinier, son addiction au jeu, le fait qu'il ne travaillait jamais le dimanche, l'impossibilité de bloquer la porte de l'extérieur, etc.
Au contraire, s’asseyant sur l'implacable réalité des faits, l'ensemble des médias a communié en chœur dans une grand-messe victimaire et expiatoire, s’extasiant sur la forme - l'interprétation de l'acteur principal, excellente il est vrai - mais oubliant totalement le fond. Pourtant, le premier commandement de la bible du journaliste ne lui impose-t-il pas de vérifier les faits et de les recouper ? La première raison de cette omerta médiatique est soulignée par Philippe Bilger, avocat général près la cour d’appel de Paris :

"Il est plus excitant de participer à la construction d'un innocent plutôt que de tristement confirmer la certitude d'une culpabilité".

Plus juteux aussi de vendre au public le thème de l‘erreur judiciaire, lequel garantit suspens, rebondissements et épisodes interminables.

...Découvrez l'intégralité de cet article en annexe de ce billet.

Georges Cenci

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