Hommage au président Armand DJIAN.
Publié le lundi 14 septembre 2020, 06:16 - modifié le 21/09/20 - Actualités - Lien permanent
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Ce grand magistrat, cet homme extraordinaire, honnête, érudit, épris de justice et respectueux des gens. Cet homme à la fois modeste et admirable nous a quittés le 2 septembre 2020.

Il s'est éteint comme l'on dit après une longue maladie. Il n'aura survécu à Janine, son épouse qu'il aimait tant, que quelques semaines. Mes pensées vont tout d'abord à ses enfants et petits-enfants qu'il chérissait tant. Je leur présente ici avec tristesse et compassion mes sincères condoléances.
J'ai connu beaucoup de magistrats au cours de ma carrière. Nombreux sont ceux que j'ai toujours en mémoire pour avoir partagé avec eux les chemins qui conduisent à la recherche et la manifestation de la vérité judiciaire. Cependant, mutations obligent, les liens se distendent mais les souvenirs restent gravés dans ma mémoire.
J'ai certes oublié les noms des présidents des cours d'assises devant lesquels j'ai dû rendre compte de mes investigations, en exposer les résultats et formuler mes conclusions. Il n'en a pas été de même avec le président Armand DJIAN. Une certaine affaire nous a rapprochés. Nous sommes devenus amis. Une amitié vraie, sincère, sans artifice. Moi le gendarme je m'enrichissais au contact de cet homme tant au plan professionnel qu'en culture générale. Nous nous rencontrions à Antibes lorsque, avec mon épouse, nous faisions une halte pour nous rendre à l'Est du département des Alpes-Maritimes. C'était deux ou trois fois par an notre réunion d'anciens combattants, comme il aimait à le dire, autour d'un repas convivial. Cela ne sera plus et va me manquer.
Le président DJIAN a tout d'abord été avocat, comme son père, en Algérie puis sa carrière s'est orientée vers la magistrature. Il a côtoyé des avocats illustres comme René COTY, devenu président sous la quatrième République, Maurice GARCON, Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOUR, René FLORIOT, Émile POLLAK, Henri-René GARAUD...
Magistrat, il a exercé tant au Siège qu'au Parquet. Dans ses fonctions de président de chambre à la cour d'appel d'Aix-en-Provence (aujourd'hui chambre de l'instruction) il aura dirigé plus de 400 dossiers d'assises. Et le président ne manquait pas de rappeler qu'il était capitaine honoraire. Il m'avait fait l'honneur de préfacer l'ouvrage que j'ai écrit sur le meurtre de Ghislaine MARCHAL.
Vous me manquez déjà Monsieur le président. La dernière page du chapitre de nos vies respectives et ô combien dissemblables s'est tournée.
Reposez en paix.
Georges CENCI
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