Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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L'affaire Raddad aura fait émettre des flots d'écrits et de paroles. Et beaucoup d'agitation médiatique

Le 11 juin 2011
Article de Roland Agret

Le détective Moreau, qui déjà en 2005 assurait dans "Lyon Mag" qu'il "avait fait innocenter Omar", a tout de même réussi quelques tours de force auprès de "jeunes journalistes" peu informés. Parce qu'écrire une telle ineptie à gober pour ses lecteurs...Il faut être déconnecté des plus élémentaires réalités pour pisser sa copie.

Mais elle court elle court la désinformation, du Figaro.fr en passant par Paul Amar qui récemment disait au détective invité sur son plateau : "vous avez participé à faire innocenter Raddad"...Cela m'a troué de sa part, je le pensais au faîte de l'information...
En vérité, la "contre-enquête" de Roger-Marc Moreau a été jetée au panier par la Commission des révisions et si Omar a été gracié, il ne le doit à personne d'autre qu'au Roi du Maroc qui, en visite en France, a fait un deal avec Jacques Chirac. Et à propos de son enquête si fameuse, elle lui a valu une condamnation pour diffamation, car il s'était laissé aller chez Dechavanne, en la déballant avec les fausses accusations qu'il sert en garniture.
Là où le Moreau est fortiche, c'est que d'un échec cuisant, il en fait un bâton de Maréchal !
Certains ignorants ou paresseux, roulent à fond la caisse dans des fables improbables, bonnies par le premier "Coco bel œil" venu qui leur livre "le scoop". Et pour eux, sans la moindre vérification, c'est le cash duquel ils semblent friands.

17CCP.jpgLa méthode de "l'écran de fumée" est souvent payante, propice à toutes les confusions, toutes les vues de l'esprit. Elle permet également de faire acte de foi de toutes les triturations intellectuelles imaginables, d'affirmer sans sourciller qu'un œuf est rond.
En somme, un mot largué dans les embruns médiatiques et la vérité manipulée va percuter l'arrière crâne de persona grata, qui vont se jeter dans les fournaises de l'embrouille. Tel Jean-Marie Rouart, Académicien superbe, qui emboîte ses pas dans le sillon ouvert par le détective, qui le conduiront, avec la seule bonne foi en argument de sa propre enquête journalistique, par devant la 17ème Chambre correctionnelle de Paris, où il se prendra une branlée monumentale. Condamné à payer une fortune en dommages pour diffamation.
On peut dire qu'en suivant à la trace la thèse élastique de Moreau on s'expose aux dégâts collatéraux ! D'ailleurs, l'opinion publique, à défaut de connaître le dossier, n'est pour grande partie emboucannée que par sa version fantoche. Et cet individu, je le connais, j'ai donné et subi. Selon lui je serais "sa croix". Quel bonheur, parce qu'il n'est certainement pas ma bannière ! Guy Hugnet n'est pas un "petit novice" dans le métier. Il raconte très bien ses rencontres avec le détective. Lorsque l'on connait le personnage, sa description est parfaite. Un vrai miroir.
L'auteur fouille, cherche et recherche. Il ne scribouille pas, il fait de l'investigation. Ainsi, celui qui s'auto-proclame "le spécialiste de la contre-enquête" est acculé dans des retranchements, jusque dans l'inavoué. Son portrait n'est pas triste mais surprenant, parce que très grave par ses us et coutumes qui font taches dans sa profession. Il serait grand temps qu'elle réagisse parce qu'entre ceux qui se font épingler en jouant aux barbouzes, d'autres qui se font passer, l'un pour un voyou et son copain pour un commissaire de police, pour extorquer des fonds ou des documents...L'amalgame est aussi vite fait que dangereux pour ceux qui exercent légalement et loyalement.
D'ailleurs, l'auteur prend pour illustration les comportements de Moreau à propos de l'affaire Leprince. Méthodes en copié collé peut-on dire, sauf qu'à défaut d'en prouver, il se reconvertit dans la démolition.
Des témoins essentiels introuvables dans l'affaire Raddad selon le détective ? Le journaliste les contacte en les retrouvant dans l'annuaire ! L'exécuteur probable de madame Marchal visé par Moreau ? Un certain Pierrot le fou...Qui en a tellement ras le bol de ces accusations qu'il va se présenter à un laboratoire pour, spontanément, réclamer un ADN pour le transmettre à la Justice. Sa complice ? La femme de ménage qui, selon lui, aurait fait quelques goguettes pécuniaires après le crime. En fait, aujourd'hui encore, elle vit chichement dans son HLM. Quant au commanditaire ? Le fils de la victime évidemment...Ainsi, le décor est planté selon "le first détective".
Au delà de l'affaire Raddad en elle-même où Guy Hugnet laisse très habilement le lecteur penser en "son âme et conscience", il donne des résultats, des constats, dénonce des manipulations qui ne laissent pas indifférents. Mieux, il apporte un lot de révélations qui n'est pas sans nous interpeller...Il démonte point par point ce qui apparaît comme une supercherie, une pantalonnade fictionnée à la sauce d'un détective en mal de publicité, dans laquelle il puise toute sa gloriole...Où toute vérité reste enfouie.
Quant à l'innocence proclamée par Omar Raddad, elle se retrouve aujourd'hui entièrement polluée par ces gesticulations, qui le décrédibilisent sur le fond même de son affaire. Ce qui n'est nuisible que pour lui parce que pour d'autres, il est leur aubaine. Reposer sa non-culpabilité sur un socle mouvant, c'est prendre le risque de sombrer avec. Et j'ai bien peur qu'en matière de Justice les vociférations qui bâtissent les châteaux de sable ne fonctionnent pas.
Le plus triste ou le plus grave, est que le film en parution immédiate sur l'affaire Raddad repose son fil conducteur sur "les pensées de Rouart"...
Une magnifique fiction qui apportera quoi ? Denis Seznec dont on sait le sérieux et le courage, a vu la terrible histoire de son grand-père portée à l'écran et Robert Hossein tenir un mois l'affaire dans un théâtre parisien...Cela n'a même pas effleuré les magistrats de la Cour de Cassation qui ont, honteusement, bloqué leur porte.
Et ils prendraient des précautions pour Omar Raddad ? J'ai bien peur que non.

(Avec l'aimable autorisation de son auteur)

Georges Cenci

Administrateur : Georges Cenci

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Patrick Patrick ·  17 août 2015, 08:35

Bonjour,
Quand on prend du recul, que l'on réfléchit, que l'on analyse de la façon la plus honnête, sans prendre partie, avec un esprit de justice. En évitant fut-elle la passion, sans chercher un coupable désigné, que reste-t-il ? Une affaire, avec un nom, Marchal, un présumé coupable Omar et que retient-on ?
Une certaine amertume, des avocats qui se sont servi d'une affaire comme des vautours sur une affaire, croyant se faire de la pub sur un cadavre, leurs noms, avocats Girard, Guidicelli, Baudoux et Vergès, ils vont se servir de panneaux publicitaires, aidés en cela par une presse porteuse de bons sentiments pour vendre du papier mais surtout par des pseudos-intellectuels qui dans les banquets parisiens vont volontairement nourrir le tout-Paris, en alimentant une innocence ou en la masquant ce qui va déboucher sur une grâce présidentielle qui se terminera par un faux blanchiment, organisé par un président de la République, M. Chirac et le Roi du Maroc Hassan II, pressé de faire sortir un de ses ressortissants, au plus mal avec la justice française.
A qui profite ce dénouement ? Tout d'abord à l'accusé, M. Omar Raddad, qui est sorti des griffes de la justice française, ensuite on lave plus blanc en évitant de se fâcher avec un pays voisin qui est bien en Cour ! Lors du procès, plusieurs personnes on affirmé qu'il ne parlait pas un mot de français et, par miracle, une fois qu'il est libéré, donne des interviews en utilisant la langue de Molière avec compréhension ?
Où est passé l'argent du sac de Mme Marchal ? Omar Raddad fréquentait le casino de Cannes ! Les serveuses des boulangeries ont toujours affirmé ne l'avoir jamais servi en ce jour du 23 juin 1991 et plus encore, personne de son immeuble ne l'a croisé; alors qu'il affirme le contraire. Quand on sait, que dans toute affaire, c'est avant tout une affaire d'argent ou de sexe ? Sur quoi débouchons-nous ?

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