Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Qu'en est-il de l'information faisant état de l'existence d'un deuxième Omar ?

Après la déconfiture de la prétendue manipulation des jurés et la déconvenue du tournevis du couple Vergés / Patricia Goodland-Clark, il fallait bien que perdure cette affaire. Il y a tellement d'intérêts en jeu !

Et c'est là qu'intervient le superbe, l'époustouflant Bernard Naranjo avec son deuxième Omar. Le titre est porteur. L'annonce bien évidemment médiatique ne peut que fonctionner et faire progresser les rangs de nouveaux convaincus de l'erreur judiciaire due à une enquête bâclée.

Nice-Matin n'y allait pas avec le dos de la cuillère en titrant l'information : « L'homme qui a vu l'homme qui a vu le second Omar... » (22 juin 1994).
naranjo_freelance.jpgEt, à la barre de la manœuvre, Me Gérard Baudoux, qui n'avait pu s'exprimer devant la Cour d'assises et à qui il ne restait que micros et caméras pour exister. Le voilà qui nous parle d'un renseignement émanant d'un inspecteur des renseignements généraux ; qui n'était autre que le fringant Naranjo qui n'en était pas à une usurpation de fonction près ! Et bien évidemment l'avocat déclarait à qui voulait l'entendre que l'information aurait été transmise aux gendarmes lesquels, comme dans le feuilleton Vergés/Clark, démentaient formellement. (Nice-Matin).
Là où le journaliste voyait clair c'est qu'il lui paraissait curieux qu'un inspecteur des RG s'adressât à un policier municipal pour transmettre un renseignement à des gendarmes chargés d'une enquête criminelle.

Cette observation posée, la piste bien évidemment se transformera en impasse mais néanmoins l'information sera reprise par les médias. Par tous les médias. C'est ça la complicité médiatique qui jettera en pâture un homme qui n'avait rien à voir avec le dossier si ce n'est qu'il se prénommait Omar et que sa famille était propriétaire d'une résidence à une quinzaine de kilomètres de Mougins. Mais la baudruche allait très vite se dégonfler !

Le parquet de Grasse bien évidemment allait demander à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille de diligenter une enquête préliminaire. Une de plus...
L’enquête judiciaire établissait que M. Omar Popov. ne connaissait pas et n’avait jamais rencontré que ce soit Mme Marchal ou Omar Raddad. Bernard Naranjo, qui se disait inscrit comme détective privé lorsqu’il était entendu par les gendarmes de Marseille, ne cachait pas que depuis le 17 juin 1994 il percevait des fonds de Me Baudoux ; fonds - disait-il - qui seraient mis à sa disposition par une personnalité marocaine proche du roi du Maroc, à savoir un des fils du roi Hassan II.
Naranjo, pour parvenir à ses fins, utilisait tous les moyens. Il usurpait entre autres, les fonctions de policier des renseignements généraux, se disait délégué par le parquet, mais c’était en qualité d’inspecteur du fisc, puis comme détective free lance qu’il se présentait à M. Omar Popov.
Mais auparavant, il envoyait en éclaireur celui qui s'était autoproclamé la pipelette à la barre de la Cour d'assises, Christian Vellard. La pipelette était devenue détective, et de plus paparrazi. Lorsque Naranjo se rendait au domicile de M. Popov, Christian Vellard en embuscade derrière une haie de cyprès avait pour mission de prendre des photographies.

CV.jpg

La déposition de M. Popov. était significative des insinuations graves et calomnieuses qui étaient portées contre lui. Je me contenterai de sa conclusion :

« Les faits ne reposent que sur le fait que je me prénomme Omar et absolument sur rien d’autre. Heureusement que nous sommes au XXème siècle et non au XVIIIème, car sinon je me serais fait lyncher. »

Comme l’écrivait le lieutenant-colonel Felder : « A l’évidence, le sieur Naranjo apparaît de plus en plus comme le catalyseur de cette affaire ».

Mais il n’était pas le seul. Dans l’agitation médiatique, deux couples se formaient : Baudoux et Naranjo, Vergès et Moreau. A couteau tiré, c’est à celui qui ferait le plus dans le sensationnel.
Ces pratiques jetaient un peu plus le trouble dans l’esprit du public. D’autant plus que les articles de presse rappelaient, à chaque occasion, pourquoi se déjuger, que l’enquête était bâclée et que le procès n’avait pas levé le doute.

Les privés Naranjo et Moreau ont encore de beaux jours devant eux pour vous mystifier et ils ne s’en privent pas.
La médiatisation des révélations de Patricia Clark et l’accusation d’Omar Popov sombraient dans les profondeurs de l’oubli car, elles n’avaient pas résisté à l’examen des faits par l’autorité judiciaire. D’autres rebondissements polémiques mais tout aussi fantaisistes et rocambolesques allaient naître. N'était-il pas indispensable d’occuper le terrain médiatique pour préparer la requête en révision ! Les brillants détectives, experts en matière de faits nouveaux et de manipulation, s’y emploient en toute liberté et même en toute impunité.

Georges Cenci

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