L'avocat du Diable a rejoint son client
Publié le lundi 19 août 2013, 20:22 - modifié le 30/08/13 - Actualités - Lien permanent
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L'avocat Jacques Vergès est décédé le 15 août 2013 à l'âge de 88 ans. Toute la presse se fait bien évidemment l'écho de sa disparition. Défenseur des terroristes, des opprimés, ancien résistant et anticolonialiste tels sont les qualificatifs que lui accorde la presse dans son ensemble. Vergès laisse le souvenir de toutes les causes même les plus indéfendables (Les Échos) mais certains de ses confrères ne manquent pas de souligner qu'il mettait plus d'acharnement à défendre ses idées que ses clients.
L'avocat de la terreur ou celui du diable qui s'était autoproclamé « le salaud lumineux », ne laissait pas indifférent, qu'on l'apprécia ou non.
Du talent il en avait, surtout dans les salles des pas perdus de nos Cours et tribunaux ou sur les plateaux de télévision où il excellait dans son exercice préféré ; la communication de propagande.
Pour l'avoir vu à l’œuvre dans le dossier Raddad, j'avais constaté en lui un personnage prétentieux, imbu de sa personne, qui n'avait qu'une connaissance approximative du dossier. Ce qui n'empêchait pas Le Monde du 16 août d'écrire :
« ... Jacques Vergès a ainsi défendu (avec succès)... Omar Raddad, le jardinier marocain accusé du meurtre de sa patronne ».
Ah ces très chers journalistes ! 18 ans de réclusion : quel succès !
On se garde bien de dire et d'écrire qu'il n'avait pas hésité à salir une famille, à scandaleusement accuser sans la moindre preuve le fils de la victime ou à s'interroger sur sa puissance de manipulation de l'opinion publique. Mais sa défense de rupture basée sur ses convictions avait fait long feu.
Tout un chacun se souvient de cette phrase devenue historique, prononcée par ce tribun dans la salle des pas perdus de la Cour d'assises de Nice au milieu de sa Cour journalistique complaisante et béate d'admiration, je cite :
« On a condamné, il y a cent ans, un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d’être juif. Aujourd’hui, on condamne un jardinier parce qu’il a le seul tort d’être maghrébin ».
Qu'il me soit permis d'ajouter aujourd'hui :
« si l’on a réhabilité, il y a cent ans, un jeune officier manifestement reconnu innocent après une condamnation infligée pour le seul tort d'être juif, aujourd'hui et demain on ne réhabilitera pas un coupable avéré, au seul motif qu’il fut jardinier et maghrébin ».
Comme je ne fais pas partie de la cour de ce personnage, sa disparition me laisse indifférent, pour ne pas dire de marbre. L'avocat du diable est retourné auprès de son client ! Ne tirant pas sur une ambulance – et à fortiori sur un convoi funèbre – je n'aurai pas la cruauté de souhaiter à ses cendres qu'elles connaissent le même genre de paix qu'il a fait subir à celles des victimes de Barbie et de diverses organisations terroristes, ainsi qu'aux cendres de Mme Marchal.
- Meryem · 25 mai 2020, 18:01
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Bonjour Monsieur Georges,
J'ai plongé dans votre livre, dont j'ai lu et relu de nombreux passages pour être sûre d'avoir bien saisi tous les détails de cette enquête. J'en ressors convaincue de la culpabilité de Omar.
J'ai écouté aussi, les nombreuses vidéos qui circulent sur youtube, mais bon, passons...
J'aurais trois petites questions à vous poser si vous me le permettez :
1. pourquoi ne pas faire une vidéo sur YouTube, ça permettrait de donner la bonne version des choses sur une application accessible à tout le monde ?
2. Est ce que votre dossier d'enquête n'est pas susceptible d'intéresser les gens du cinéma pour en faire un film? Pas forcément, un film Français, puisque le terrain est pollué..., mais un autre pays.
3. Pensez-vous, que Vergès, savait au fond de lui-même que Raddad était le coupable, mais comme l'occasion était trop belle, il a sauté dessus ?
Merci à vous. - Georges Cenci · 29 mai 2020, 15:18
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Bonjour Meyriem
Je vous remercie de votre commentaire et me réjouis que mon ouvrage ait répondu aux questions que, légitimement, vous vous posiez. Il est une évidence dont je constate la constance depuis bientôt 29 ans : les personnes qui ont lu mon ouvrage, qui ont analysé ce qui est écrit dans ce blog et les magistrats qui ont eu entre les mains le dossier de l'instruction criminelle concluent tous à la culpabilité pleine et entière de RADDAD. Il reste les hurluberlus, les partisans du complot, les écervelés de la première heure, les zélateurs de tous bords et ceux qui voient du racisme partout...
Je ne suis pas un fana des réseaux sociaux mais j'ai souvenir d'avoir tout à fait par hasard visionné sur Youtube ce que déclarait une pimprenelle qui se mettait en lumière sur cette affaire. A l'évidence cette youtoubeuse ignorait tout du dossier et ne faisait qu'enfourcher les billevesées des avocats de la Défense et les balivernes des médias.
Je n'ai pas pour ambition 29 ans après le drame de me mettre en scène sur ce média. Je n'ai pas besoin de cela pour exister. Mon blog, pour celles et ceux qui s'intéressent encore à cette affaire, contient tous les éléments susceptibles de les convaincre pour peu que l'on fasse abstraction de ses préjugés. Mais nombreux sont celles et ceux qui ont des œillères !
Un film à la gloire du meurtrier a été tourné par Roschdy Zem. Vous ne trouverez aucun cinéaste ayant assez de cran pour contrer les thèses farfelues mises en scène par Zem. Mais, si vous avez des connaissances dans le monde du 7ème art ! Je suis prêt à prêter mon concours au scénariste.
Vergés tout comme ses trois prédécesseurs qu'il a évincés, et depuis quelques années Noachovitch étaient et sont toujours persuadés de la culpabilité de RADDAD. J'en suis intimement persuadé. Ils peuvent être intellectuellement malhonnêtes mais ils ne sont pas sots !
Bien cordialement - Meryem · 17 juin 2020, 00:17
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Bonjour Monsieur Georges,
Merci d'avoir pris le temps de répondre à toutes mes questions.
Je pense beaucoup à Madame Marchal, son histoire est une vraie tragédie!
L'écriture, comme seul et ultime moyen de désigner son assassin.
J'ai aussi de la peine pour ses proches et les attaques dont ils ont fait l'objet.
Encore Bravo à vous pour cette enquête!Cordialement.
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