Omar l'a tuée

POURQUOI JE NE CROIS PAS A L'INNOCENCE D'OMAR RADDAD.

Omar Raddad entend obtenir la révision de son procès et la comparaison de quatre empreintes génétiques découvertes sur la scène de crime avec celles de nouveaux suspects azuréens. Décision le 13 octobre. Laurent Davenas aujourd'hui magistrat honoraire a été en 2002 l'avocat général devant la Cour de révision de la Cour de cassation.

DT : Pourquoi aviez-vous requis contre la révision du procès du jardinier, condamné en 1994 à 18 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Ghislaine Marchal en 1991, à Mougins ?

LD : Pour moi, il n'y avait pas matière à ressaisir une Cour d'assises, parce qu'on n'apportait pas de fait nouveau.

DT : Un ou plusieurs ADN qui désigneraient d'autres suspects, vous n'y croyez pas ?

LD : Non, parce qu'un ADN ne peut pas être daté. On ne pourra jamais démontrer que cet ADN est concomitant au meurtre.

DT : Vous dénoncez un débat récurrent sur l'innocence prétendue d'Omar Raddad ?

LD : Oui, l'enquête a montré qu'Omar Raddad était aux abois financièrement. Il fréquentait les prostituées, jouait au casino, il allait être viré de son logement et cela n'allait plus avec son épouse. Il a dû réclamer une avance à sa patronne qui l'a éconduit. Il a plusieurs fois aussi été placé au mitard pour des incidents avec son codétenu. C'était un garçon extrêmement violent.

DT : Le parquet de Nice s'est-il trompé de procédure ?

LD : Oui, à mon sens, il a commis une erreur. Il a renvoyé Omar Raddad devant la Cour d'assises des Alpes-Maritimes pour homicide volontaire, alors qu'il aurait dû le renvoyer pour des coups ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Contrairement à ce que l'on a raconté Ghislaine Marchal a mis une demi-heure pour mourir. La thèse des cambrioleurs est complètement farfelue. Omar Raddad avait confié à son avocat : c'est pas moi qui ai frappé Mme Marchal. Pour moi, c'est un lapsus révélateur. La seule explication, c'est que Mme Marchal était dans la pénombre et qu'elle a utilisé son sang pour écrire ''Omar m'a tuer ''.

DT : Avec une faute d’orthographe ! On disait pourtant qu'elle n'en faisait pas ?

LD : Oui, on l'a présentée comme un as des mots croisés. Mais elle faisait des fautes, beaucoup de fautes.

DT : Qu'avez- vous pensé de sa grâce par le président Chirac ?

LD : Omar Raddad a servi de monnaie d'échange avec le Maroc.