Chapitre III ; extrait n°7
Publié le vendredi 05 août 2011, 14:06 - modifié le 06/02/14 - Extraits de l'ouvrage - Lien permanent
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L'enquête judiciaire (suite)
(...)
Dans la cave, les gendarmes Gervais et Vessiot me font le récit de leurs investigations qu’ils consignent dans un procès-verbal spécifique.
Une nouvelle fois, je descends cet escalier qui y conduit. Combien de fois l’emprunterons-nous, combien d’heures passerons-nous dans cette cave pour comprendre, à partir des éléments objectifs, ce qui s’y est réellement passé ? Des dizaines de fois, des journées entières.
En haut de l’escalier, un portillon métallique assure une protection contre la chute car la descente est assez abrupte et dangereuse. J’observe que sur la gauche de l’escalier, une porte ouvre sur un local où est entreposé du bois. Une douzaine de marches permettent d’accéder à l’entrée du sous-sol. L’examen minutieux de celles-ci et du palier ne révèle aucune trace quelconque. Les mêmes constatations sont faites sur les murs, de chaque côté de l’escalier, et sur le portillon. A l’ouverture de la porte métallique, c’est la vision habituelle d’une scène de crime. Ce qui est frappant et qui a un intérêt majeur, c’est le contraste entre les deux paliers de chaque côté de la porte d’entrée. Celui extérieur est vierge de toute trace alors que celui intérieur est tout ensanglanté. Ce détail est fondamental, car l’auteur du meurtre ou de l’assassinat n’a pas, après son forfait, marché dans les flaques de sang intérieures qu’il n’aurait pu éviter en quittant les lieux. Si tel avait été le cas, nous aurions retrouvé des empreintes plus ou moins nettes sur le palier extérieur et les premières marches montantes.
Autre élément majeur que j’insère dans mon analyse, est l’absence de toute empreinte exploitable sur la porte d’entrée métallique. Quelques-unes sont relevées sur le panneau extérieur, mais à l’examen se révèlent inexploitables du fait qu’elles se chevauchent et se superposent. Par contre, le gendarme Vessiot, technicien pourtant méticuleux, ne constate aucune empreinte sur le panneau intérieur, aucune empreinte, aucune trace de sang, même sur la poignée. Il me faudra trouver une explication rationnelle à tous ces détails, que je ne manque pas de consigner dans mes notes d’analyse. Cependant, je suis déçu que mes techniciens n’aient pu relever une quelconque empreinte digitale, preuve indiciale formelle de l’identification qui permet une discrimination incontestable.
Un autre détail dont je retiens l’importance concerne la porte métallique. Celle-ci s’articule sur trois gonds et, à la fermeture, s’appuie parfaitement sur chacun de ses côtés aux bâtis dormants métalliques scellés dans le mur mais aussi au sol. Ce sol
où s’est incrustée, en arc de cercle, l’empreinte laissée par le tube métallique.
A droite de la porte d’entrée, le mur et l’interrupteur attirent le regard, car ils sont maculés de sang. Cet interrupteur commande l’éclairage du couloir qui mène à la cave à vins. Je pénètre sur le seuil où mon technicien a découvert un tube galvanisé, cintré en son milieu, d’une longueur d’un mètre pour un diamètre de 1,7 cm et un chevron de bois brut, long de 70 cm et de 7 cm de section. Ces deux objets sont maculés de sang.
En progressant dans le couloir, sur la gauche, une porte en bois, de couleur claire, donne accès à la cave à vins. A hauteur de la poignée, se lit facilement l’inscription : « OMAR M’A TUER ». Étrange inscription, grossière faute d’orthographe n’est-ce pas ? Sous ces mots, une trace de sang en mouvement s’est imprimée. Sur le sol, devant la porte, des gouttes de sang ont formé une tache. Je ne manque pas de noter ces détails, sur lesquels il nous faudra travailler. Je n’omets pas de relever que le support où ces mots ont été écrits est le seul qui soit clair, suffisamment éclairé et lisse. Tout autour, ce ne sont que matériaux bruts, rugueux et poussiéreux. Doit-on y voir une signification, une explication à une réflexion, une décision, une action ? Est-ce par hasard ? Qui a écrit cette phrase accusatrice ? Qui est Omar ?
(à suivre...)
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