Chapitre VII, extrait n°26
Publié le lundi 05 septembre 2011, 14:10 - modifié le 06/02/14 - Extraits de l'ouvrage - Lien permanent
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Jusqu'où sont-ils allés ! Jusqu'où iront-ils ?
(...)
La responsabilité de Roger-Marc Moreau semble entière dans cette grave accusation, qui ne s’appuie sur rien, absolument rien de concret et qu’il est facile de récuser. On déshonore un homme, on salit un fils qui avait des liens plus que filiaux avec sa mère mais peu leur importe, et c’est un des arguments qui sera avancé plus tard dans la demande en révision déposée par la défense du condamné.
Bernard Naranjo, qui se dit inscrit comme détective privé lorsqu’il est entendu par les gendarmes de Marseille, ne cache pas que depuis le 17 juin 1994 il perçoit des fonds de Me Baudoux ; fonds - dit-il - qui seraient mis à sa disposition par une personnalité marocaine proche du roi du Maroc, à savoir un des fils du roi Hassan II. Mais cela n’est qu’une révélation partielle, toute la presse ou presque en a parlé. Naranjo, pour parvenir à ses fins, utilise tous les moyens. Il usurpe entre autres, les fonctions de policier des renseignements généraux, se dit délégué par le parquet, mais c’est en qualité d’inspecteur du fisc, puis comme détective "free lance" qu’il se présente à M. Popov.
(...)
Tous les rebondissements fourbis par les deux détectives "privés" de la défense s’effondrent l’un après l’autre. Se dessinent alors, peu à peu et insidieusement, les allusions, puis la mise en cause de Christian Veilleux. L’accusation sera moins voilée quand la demande en révision sera déposée. Dans le contexte de cette affaire, c’est tout simplement odieux.
Mais qui est Roger-Marc Moreau ? Officiellement directeur de l’agence d’assistance pour la défense des droits, une officine de Chalon-sur-Saône, il est mandaté - dit-il - par Me Vergès. Cet aveu m’interpelle car, si l’on se réfère à un article du Figaro du 3 février 1994, cet avocat, lors de sa plaidoirie, avait proclamé ; ce qui se révélera plus tard en parfaite contradiction :
"Je ne suis pas un avocat américain. Je n’engage pas de détective".
Une coupure de presse d’un quotidien de la vallée du Rhône m’est parvenue dernièrement. Elle m’a interpellé et amusé. Le mimétisme de l’élégant détective, posant "bcbg" un gros cigare entre les doigts, avec celui qui le dirige, m’a effectivement interpellé. Mais ce qui m’a amusé, c’est la lecture de l’article, plus particulièrement le paragraphe où Roger-Marc Moreau déclare, je cite :
"J’ai trouvé ce métier très intéressant (détective privé) et j’ai bien vite abandonné la carrière de magistrat à laquelle je me destinais pour ouvrir une agence, chez moi, à Chalon-sur-Saône".
Quel gage d’honorabilité et de respectabilité n’est-ce pas ? Comment ne pas faire confiance à un homme qui aspirait à être magistrat ? Comment ne pas conquérir l’assistance à qui on essaie de vendre sa marchandise, c’est-à-dire le livre auquel il a collaboré avec un journaliste ?
Ayant éveillé la curiosité, il serait convenable, à l’occasion d’une de ses fréquentes prestations à la télévision, qu’un journaliste lui demande les raisons pour lesquelles il n’a pas persisté à postuler à la magistrature. Aura-t-il la sincérité d’en afficher les raisons ? Roger-Marc Moreau est assurément un sacré personnage et un opportuniste qui, comme Naranjo, exploite le bon filon des enquêtes parallèles médiatiques.
Le travail de sape des deux détectives a pour leurs employeurs un intérêt majeur et capital : que l’affaire Omar se pérennise pour ne pas sombrer dans l’oubli et ainsi préparer une demande en révision.
(à suivre...)
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