Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Je viens de terminer la lecture de votre livre

Je viens de terminer la lecture de votre livre qui relate bien l’honnêteté de votre travail et de votre démarche intellectuelle sur cette affaire. Votre ouvrage remarquable règle définitivement le compte des rumeurs et autres supputations oiseuses. Dès le départ, la culpabilité d’Omar Raddad tombait sous le sens. Le simple détail d’un « Omar m’a tuer » écrit à deux reprises écartait l’hypothèse d’une mise en scène. Quel assassin aurait été assez fou pour prendre le temps de se livrer à un tel travail calligraphique ?

En prenant connaissance de tous les éléments de l’enquête tels que vous les exposez, j’ai été étonné que la défense s’entête à vouloir prouver que la porte de la cave pouvait avoir été bloquée de l’extérieur. Il n’est pas difficile de comprendre qu’une telle démonstration était vouée à l’échec. Il me semble qu’à leur place, j’aurais évité l’obstacle et tenté de prouver que le fameux « metteur en scène » avait écrit de sa main ou de celle de Mme Marchal les fameuses inscriptions, puis avait très vite quitté la pièce – non sans avoir enlevé ses chaussures pour ne pas laisser de traces à l’extérieur – en laissant la victime pour morte. Puis j’aurais affirmé que dans un dernier sursaut de vie, la victime avait installé le blocage de la porte par crainte que son agresseur ne revienne. Pourquoi cet entêtement à vouloir démontrer l’indémontrable alors que dans le registre rocambolesque, le scénario que je vous expose marchait tout aussi bien ? Quelque chose m’échappe peut-être…

Au rayon des détails qui auraient pu établir un petit doute en faveur de l’inculpé, il paraît incroyable – compte tenu de sa personnalité rusée – qu’Omar Raddad ait pris le risque insensé d’affirmer qu’il avait vu l’homme du Casino, Jean-Pierre Gaye, en bas de son immeuble. En effet, si pour une raison quelconque, cet individu ne s’était pas du tout trouvé aux abords de son domicile ce jour-là, son alibi s’effondrait complètement. En affirmant cela, Raddad jouait à la roulette russe. A l’inverse, il ne prenait pas grand risque à dire qu’il était allé à la boulangerie. Le témoignage de vendeuses qui voient défiler 300 ou 400 personnes par jour est fragile.

Dans cette affaire comme dans bien d’autres, il est curieux de voir à quel point un coupable finit par s’auto convaincre de son innocence. A l’instar d’un acteur qui éprouve des difficultés à sortir de son rôle, le coupable en posture de négation, finit par s’identifier au personnage d’innocent qu’il veut à tout prix incarner. C’est d’ailleurs son intérêt. Un homme convaincu en vaut deux et cette « conviction intime » le rend plus crédible.

Autre réflexion, si vous le permettez : nous vivons une époque où culturellement, le fort a forcément tort et le faible forcément raison. Dans cet état d’esprit, il ne faisait pas un pli que la riche Mme Marchal ne pouvait pas avoir été tuée par le pauvre Omar Raddad, maghrébin de surcroît et donc à ce titre encore plus innocent. Ajoutez à cela, la faculté d’Omar Raddad à jouer le malheureux émigré doux et gentil qui ne ferait pas de mal à une mouche et vous avez les ingrédients de la mayonnaise (comme vous dites à propos de Maître Vergès. Cette réflexion à la page 301 m’a beaucoup fait rire).

Notre société est entrée depuis une cinquantaine d’années dans une ère de décadence au sens objectif du terme. Partant de là, tout ce qui n’émane pas de notre horrible monde occidental est absolument formidable. Les antiracistes les plus acharnés, les Rouard et autres font preuve d’une psychologie digne d’un enfant de douze ans. Toute observation intellectuelle objective est totalement annihilée au profit d’un émotionnel larmoyant directement importé de la collection Harlequin. Ces gens-là confondent entre autres choses, compassion et sensiblerie. J’ai senti au travers de votre livre que par votre métier, votre expérience et votre intelligence, vous aviez parfaitement compris l’ampleur nuisible de ces attitudes dévoyées dans notre société. Pour alimenter leur humanisme bidon, ils sont prêts à tout. Ainsi, au mépris d’une réalité imparable, les médias et la bien-pensance osent affirmer qu’il n’y a aucun lien entre immigration et délinquance. Très fort ! Il y a entre 60 et 80% de musulmans en prison ? Peu importe. Il n’y a pas de lien. Et toute personne qui aurait le culot d’affirmer le contraire est un horrible raciste, c’est évident. Face à ces postures intellectuelles d’une malhonnêteté et d’un aveuglement sans nom, la discussion est inutile. Et en cela, vous avez eu raison de rester en retrait de l’agitation médiatique créée par cette affaire. Face à des à priori en béton, vos interventions n’auraient servi à rien. Même placés devant une vidéo montrant Raddad en train d’assassiner Mme Marchal, ils auraient continué à le défendre en arguant qu’il s’agissait d’un sosie.
La bêtise est un mur infranchissable.

Je vous renouvelle toute mon admiration pour votre travail, votre livre et votre pensée.

J.Léroy (par courriel)

Georges Cenci

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