Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Qu'en est-il des armes du crime avancées par le détective Moreau ?

Vous qui avez suivi l'actualité effrénée de la presse déroulant le tapis rouge aux avocats de la Défense et aux détectives qu'ils stipendiaient, vous avez effectivement constaté pléthore d'armes du crime. Nous en venons peut-être à bout avec celles présentées par Moreau. Ne pouvant assumer la paternité de l'arme proposée par Naranjo, il fallait bien qu'il en trouvât au moins une ! Cela ne posait aucun problème à notre « criminaliste » ; mais la baudruche se dégonflait aussi vite.

Voyons cela d'un peu plus près. Dans sa requête, Me Vergés soutenait que des témoins jamais entendus avaient affirmé que Mme Marchal possédait un stylet correspondant à l'arme blanche qui avait servi à la tuer : que ce stylet avait disparu et que la femme de ménage qui s'en était rendu compte l'avait caché à la Cour sur le conseil de Monsieur Veilleux.
Dans cette requête il était fait état de propos qu'aurait tenus Liliane Receveau au sujet d'une dague qui servait de coupe-papier à Mme Marchal.

Remontons le temps et venons-en au rapport de Moreau qui allait servir de base à la requête de Me Vergés, plus exactement à la déclaration de Liliane Receveau – non authentifiée par sa signature (page 5). Je cite :

« Je reconnais la dague que vous me présentez comme étant parfaitement semblable à celle qui se trouvait encore en 1991, exposée sur un écrin de velours vert sur le secrétaire se trouvant dans la chambre de Madame Ghislaine Marchal. C'était un poignard possédant un manche en nacre, une fine lame en argent tranchante des deux côtés et longue de quinze centimètres environ. Ce couteau était tellement effilé qu'il m'est arrivé de me couper en le nettoyant. Madame Ghislaine Marchal qui s'en servait comme ouvre-lettre m'avait très vivement recommandé de ne le manipuler qu'à l'aide d'un carton ou d'un chiffon. » Moreau ajoutait : « En fait, j'ai découvert la disparition de cette dague seulement en février 1992 lorsque je suis revenue travailler à La Chamade ».

Stylet, dague, poignard, coupe-papier, ouvre-lettre !
Cette prétendue déclaration non authentifiée n'était pas retenue et pour cause dans l'arrêt de la commission de révision des condamnations pénales. Les explications sont plus simples et sautent aux yeux lorsque la sincérité prend le pas sur la malveillance.

Il est élémentaire de démontrer que les allégations de la disparition d’un coupe-papier, correspondant bien évidemment à la description de l’arme du crime par les médecins légistes, était un des moyens versé par la Défense à sa requête en révision. Moreau, qui avait de la suite dans les idées, faisait alors dans le sensationnel en décrivant le "poignard" dont se servait Mme Marchal pour ouvrir son courrier et qu’elle rangeait en haut du meuble secrétaire de sa chambre. Ce "poignard" était assurément, pour le privé, l’arme du crime car il avait disparu de La Chamade. Comme je l'ai écrit dans « Omar l'a tuée » :

« ... Je serais tout à fait convaincu par ce brillant enquêteur et je ferais acte de contrition d’avoir avancé la thèse du taille-haie, si je n’avais pas une explication logique et objective me permettant de contrer cet argument absurde. Le choc des photos, Moreau ne devait pas connaître. Il me faut alors lui conseiller de bien vouloir examiner les photographies 28, 29 et 30 de la cote D243. Et que voit-on sur ces photographies ? Un poignard ? Une dague ? Un stylet ? Un épluche-légume ? Non, tout simplement un ouvre-lettre en ivoire. Nous avions remarqué cet objet lors de nos investigations et constaté que ses bords n’étaient pas coupants, écartant toute éventualité qu’il ait pu servir comme arme du crime ».

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meuble_secretaire2-zoom.jpg meuble_secretaire3-zoom.jpgPour certifier mon propos, je mets à disposition les trois photographies du meuble-secrétaire sur lequel vous remarquerez l'ouvre-lettre en ivoire et l'absence d'un écrin de velours vert. D'autre part pendant la durée des investigations, je peux certifier que cet ustensile était toujours en place sur le meuble-secrétaire.

Somme toute, cette débauche de manipulations et de contrevérités donne encore plus de poids à ma démonstration et ma conviction que l'arme du crime est bien le taille-haie.

Georges Cenci

Administrateur : Georges Cenci

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MP MP ·  21 juillet 2019, 05:25

Bonjour,

Votre conviction sur la nature de l'arme par destination utilisée dans le meurtre de Mme. Marchal, pour respectable qu'elle soit, n'est pas reprise dans l'arrêt de la Cour de révision concernant le rejet de la requête en révision.

Le respect de la vérité judiciaire, dont vous rappelez avec force, et raison, qu'elle n'a pas fait droit aux demandes des défenseurs successifs d'Omar Raddad devrait vous inciter à le préciser, ne serait-ce que pour faire ressortir votre indépendance intellectuelle dans l'exposé des faits relatifs à ce crime.

Extrait de l'arrêt concerné :

"Attendu que la victime présentait à la tête des plaies ayant l’apparence de coups portés avec un instrument contondant pouvant être un chevron découvert près de la porte d’entrée, au cou, une plaie d’égorgement et sur le corps diverses plaies par arme blanche correspondant à une lame effilée de 15 à 20 cm de long et de 2 cm de large à double tranchant ; qu’une telle arme n’a pas été retrouvée sur les lieux ni par la suite lors de l’enquête ;".

Une telle arme n'a pas été retrouvée sur les lieux, ni par la suite de l'enquête.

L'institution judiciaire a laissé ce taille-haie sur son clou, et le coupe-papier sur son secrétaire.

Cordialement,
MP

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