Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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Affaire Omar Raddad : la partie civile réplique à Stasi et Toubon

Selon deux éminents bien-pensants, Mario Stasi et Jacques Toubon, l'un président de la Licra l'autre ancien défenseur des droits et ministre de la Justice, Omar Raddad n'aurait pas été épargné par les relents d'un racisme foncier. C'est dans Le Monde qu'ils s'exprimaient rejoignant la meute d'autres charlatans que je ne nommerai pas ; mais ils se reconnaîtront ! Il faut que la pression médiatique sur la Commission d'instruction perdure.

 

 

Depuis 31 ans que je suis ce dossier, rares sont les interventions de la partie civile. Il faut ne pas être ingénu car si celle-ci s'était répandue dans les médias au même rythme que les avocats de la défense et ses affidés on lui reprocherait de s'acharner, de vouloir cacher quelque chose.

Je vous invite à lire la mise au point signée par Me Henri Leclerc ; avocat honoraire au barreau de Paris, Me Georges Kiejman, avocat au barreau de Paris et Me Anne Sevaux, avocate associée auprès du Conseil d’État et de la Cour de cassation.

 

«Avocats de la famille de Ghislaine Marchal tuée dans Sa Cave à Mougins en 1991 nous avons pris connaissance avec surprise et consternation des propos de Messieurs Mario Stasi et Jacques Toubon, prétendant se faire l’écho de l’audience qui venait de se dérouler devant la commission d’instruction de la cour de révision, qui s’est pourtant tenue en chambre du conseil, c’est-à-dire à huis clos. Ils n’ont pas cru nécessaire de consulter celle d’entre nous qui y représentait la partie civile, ce qui leur aurait évité de donner des informations totalement erronées.

Non, aucun élément nouveau n’est venu remettre en cause la date du meurtre, ce moyen ayant déjà été écarté par la cour de révision lors de la précédente requête. Non il n’existe pas de nouvelles déclarations contradictoires et confondantes de certains témoins ou suspects qui auraient été dissimulées lors du procès. Non il n’est pas plus établi que les inscriptions accusatoires (« Omar m’a tuer ») n’étaient pas de la main de la victime, ce qu’a démenti encore une fois la décision de la cour de révision sur la première requête en révision.

Mais il y a plus grave. Selon ces auteurs, Omar Raddad aurait été victime d’un procès raciste, avalisé par les dizaines de magistrats qui ont eu à se pencher sur cette affaire, et ce avec l’appui de la partie civile, c’est-à-dire de nous-même.

Si Omar Raddad a pu être entendu sans interprète au début de la procédure, jamais les propos qu’il a tenus alors n’ont été utilisés contre lui. A telle enseigne que sa défense s’est désistée du pourvoi qu’elle avait formé contre l’arrêt de renvoi qui purgeait la procédure de toutes les nullités éventuelles.

Omar Raddad a été déclaré coupable de meurtre, et non d’assassinat. Cette déclaration de culpabilité été rendue à la majorité des jurés après un débat très contradictoire où la parole fut libre. Ce n’est pas « désormais » que sont connus les débats mais depuis la date même où ils se sont déroulés par les comptes-rendus d’une presse abondamment représentée. Et si elle remarqua alors quelques propos du Président qu’on pouvait considérer comme déplacés, Jacques Vergès avocat de de l’accusé, qu’on ne considère pas d’habitude comme un défenseur tiède ou timoré, ne fit à ce sujet dans le cours des débats aucune réflexion ni aucune objection, se contentant - mais après le verdict - d’une déclaration fracassante et le pourvoi en cassation formé contre cet arrêt a été rejeté par la Cour de cassation.

Jamais la partie civile n’a tenu le moindre propos qui puisse faire penser qu’elle considérait le fait que Omar Raddad était maghrébin fût susceptible de constituer le moindre indice de culpabilité. Bien au contraire. Elle a en revanche toujours défendu le courage de la victime et le fait que les inscriptions accusant « Omar » étaient de sa main et de sa volonté, sans qu’un tiers ait pu interférer, toutes les constatations matérielles et les expertises ordonnées dans le cadre de la première requête en révision confirmant ce fait, même s’il est désormais admis que des comparaisons d’écritures ne pouvaient ni confirmer, ni infirmer cette attribution. L’accusé a été condamné parce que la cour et le jury ont eu l’intime conviction, c’est-à-dire la certitude, dans leur conscience avec le seul outil de leur raison, en l’absence de tout doute, que l’accusé était coupable et que sa défense, reposant hier comme aujourd’hui sur la fable d’un criminel qui aurait imaginé de le faire accuser, n’avait aucun fondement, alors que nul ne savait qu’exceptionnellement, il devait venir travailler ce dimanche dans le jardin d’une voisine de Madame Marchal et qu’il allait s’en absenter précisément à l’heure du crime, et que seule Ghyslaine Marchal a pu écrire ces accusations avant de se barricader de l’intérieur de la cave.

Le rôle de la commission d’instruction de la cour de révision saisie par Omar Raddad d’une seconde requête en révision n’est pas de pallier les insuffisances de la législation ou celles de la défense. Il est de déterminer s’il existe des éléments nouveaux susceptibles de créer un doute sur sa culpabilité, et justifiant la saisine de la cour de révision.

C’est dans ce seul cadre qu’elle sera amenée à statuer et il est regrettable que les signataires de cette tribune, compte tenu de leur qualité et de leurs missions actuelles ou passées, l’aient oublié.»

 

Me Henri Leclerc, avocat honoraire au Barreau de Paris

Me Georges Kiejman, avocat au Barreau de Paris

Me Anne Sevaux, avocate associée auprès du Conseil d’État et de la Cour de cassation

 

Georges Cenci

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