Omar l'a tuée

Vérité et manipulations d'opinions. Enfin une information contradictoire sur l'"Affaire Omar Raddad".
«En 1894 on condamnait un jeune officier parce qu’il avait le seul tort d'être juif ; en 1994 on condamnait un jeune jardinier qui avait lâchement tué une femme âgée sans défense. En 1906 Alfred DREYFUS fut réhabilité alors que Omar RADDAD est un condamné définitif. Un était innocent, l'autre est coupable ». - Georges Cenci

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La justice est un métier, la servir un honneur !

Certains des confrères de Jean-Marie Rouart, après sa condamnation pour diffamation publique, ne l'avaient guère ménagé en l'embourgeoisant dans l'immortalité en petit marquis rattrapé par son complot.

Effectivement, il semble que dans ce dossier l'Académicien perçoive des complots partout !
Maître Georges Kiejman, lors de sa plaidoirie devant le tribunal correctionnel, l'avait tancé en lui faisant remarquer qu'il avait entraîné avec lui un certain nombre d'intellectuels qui avaient ceci en commun, tout comme lui d'ailleurs, de tout ignorer du dossier de l'instruction et du procès devant la Cour d'assises des Alpes-Maritimes.
20 ans après, ne pouvant prétendre être Dumas dont les œuvres, elles, sont connues, il n'exprime toujours aucune pensée pour Mme Ghislaine Marchal, la seule victime dans ce dossier, et tente à nouveau une incursion politique en adressant une lettre ouverte au président de la République visant, je le cite « à ce que le Premier ministre et le garde des sceaux forment un pourvoi en cassation dans l'intérêt de la loi et du condamné ».

Manifestement l'Immortel ignore tout des voies de recours extraordinaires. Aussi, il acceptera que le commun des Mortels lui recommande la lecture du Code de procédure pénale.

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Toutefois, afin de lui éviter sa pénible lecture, il semble opportun de lui préciser ci-après que les pourvois dans le seul intérêt de la loi, de nature très exceptionnelle, sont régis par les articles 572, 620 et suivants du Code de procédure pénale.

  • L'article 572 ne concerne que les arrêts d'acquittement prononcés par les Cours d'assises ; ce qui semble loin de concerner ce cas d'espèce.
  • L'article 620 vise le cas d'une demande d'annulation, sur ordre formel du ministre de la justice donné au procureur général près la Cour de cassation, d'actes judiciaires, arrêts ou jugements contraires à la loi ; ce qui nous éloigne encore du même cas d'espèce.
  • Enfin l'article 621 précise que, lorsqu'il a été rendu par une cour d'assises un arrêt sujet à cassation et contre lequel aucune des parties ne s'est pourvue dans le délai déterminé, le procureur général peut d'office se pourvoir etc. In fine cet article ajoute que si la cassation est prononcée sur ce pourvoi dans le seul intérêt de la loi, les parties ne peuvent s'en prévaloir et s'opposer à l’exécution de la décision annulée.

En ce cas d'espèce, le condamné Omar Raddad avait exercé un pourvoi en cassation qui a été rejeté, la Cour de cassation ayant constaté que la loi avait été non violée, mais au contraire bien appliquée !
Il n'y a donc pas place à un pourvoi dans l'intérêt de la loi au vu des textes qui précèdent.
Que peux-t-on en conclure pour Monsieur Rouart ? Qu'une telle demande relève sinon du parti pris dont il a été coutumier dans cette affaire, à tout le moins d'un mépris profond pour la vérité de ce dossier judiciaire - qu'il n'a pas lu - et pour tous les magistrats qui ont eu à juger sur les faits ; ces faits si têtus !

Georges Cenci

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Pierre Le Pillouër Pierre Le Pillouër ·  19 juillet 2011, 11:40

Bonjour, je lis dans la lettre de Sabine du Granrut, nièce de Ghislaine Marchal,
que vous publiez, cet extrait que je copie :

(Omar) a déclaré que, si Madame Marchal avait été vivante elle aurait écrit : "Omar m'a frappée".

En effet, c'est très logique : je n'imagine pas quelqu'un de VIVANT écrire qu'on l'a tué alors qu'il n'est pas encore mort et peut espérer survivre, voilà ce qui dans cette affaire m'a toujours étonné. Mme marchal eût-elle simplement écrit le nom de son assassin, j'aurais trouvé cela crédible mais qu'elle ait pris le temps d'écrire "m'a tué", , c'est trop étonnant pour moi ... j'imagine que le véritable assassin a voulu incriminer Omar ...

Georges Cenci Georges Cenci ·  20 juillet 2011, 22:10

@Pierre Le Pillouër :
Qu'y a-t-il de logique ou d'illogique dans ces mots qui ont été écrits à l'article de la mort. Croyez-vous que Madame Marchal s'était interrogée sur le ou les mots qu'elle devait écrire ! En quoi serait-il inconcevable que perdant son sang et se sachant enfermée de l'extérieur, sans possibilité de fuite ni d'appel à l'aide, cette femme courageuse et de caractère énergique ait compris qu'elle allait inévitablement mourir et qu'il ne lui restait comme seule action possible et utile, après s'être barricadée de l'intérieur, qu'à dénoncer son meurtrier.

Vous auriez lu mon ouvrage, vous auriez appris qu'un collège d'experts - médecins légistes et psychiatre - avaient conclu, dans leurs rapports, que la victime était suffisamment lucide pour savoir ce qu'elle inscrivait sur les portes dans les instants qui ont précédé son agonie. Et celle-ci a duré entre quinze et trente minutes.
Vous auriez lu mon ouvrage, vous auriez constaté, en ce qui concerne la lucidité, que de nombreux exemples abondent dans l'histoire et dans les ouvrages de médecine légale. Tous prouvent la possibilité pour l'individu accidenté, traumatisé, affaibli par une importante perte de sang, de la conservation encore assez longue de sa capacité de discernement.
L'exemple le plus célèbre, étant celui de la mort de Pétrone qui s'était ouvert les veines lors d'un banquet auquel il avait convié tous ses intimes et avait écrit pendant ses derniers instants – près de deux heures – des vers et des pamphlets. Madame Marchal, seule, enfermée dans sa cave sans échappatoire possible, n'aura pas écrit des vers et des pamphlets. Elle a seulement dénoncé son meurtrier. Par deux fois.

Vous auriez lu mon ouvrage, vous auriez constaté que l'information judiciaire a formellement démontré que le blocage de la porte ne pouvait être installé que par quelqu'un qui était à l'intérieur du sous-sol. Et Ghislaine Marchal a été retrouvée, seule, dans ce sous-sol qui, j'insiste, ne possède aucune autre issue que la porte qui a été fermée à clef de l'extérieur par son agresseur. C'est donc bien elle qui a écrit ! Le blocage de la porte étant le point le moins contestable de toute l'enquête.

Peut-être pourrait-on aussi se souvenir, à cette occasion, qu'elle était issue d'une famille de résistants, son père étant mort en déportation et sa mère ayant été une rescapée des camps de concentration.

Quel sens alors donner aux paroles prononcées par le héros médiatique devant la Cour de Révision ? Lorsque le condamné définitif Raddad a prononcé ces paroles, un grand silence s'est fait dans le prétoire. Les personnes présentes, magistrats, avocats, assistants ont vu en filigrane la présence de Raddad sur les lieux du crime. Beaucoup auraient murmuré :il y était. Cela n'aurait échappé à personne.

Il est confortable de penser, d'imaginer, de supposer, de s'interroger sur la logique d'une action, alors que l'on est installé dans le confort et avec le recul du temps. Mme Marchal n'avait elle ni le temps ni le recul du temps. Et ses messages sont sa force. Il ne faut pas l'oublier.

belmondo belmondo ·  30 septembre 2011, 23:17

l'affaire raddad,montre bien que certains juges français miment les us et coutumes de certains pays africains ,par cela ces juges nous montrent bien leur incivilités raciste et bestiale se croyant dans une république bananiére;La justice Française mérite mieux que ça!

Georges Cenci Georges Cenci ·  03 octobre 2011, 07:14

@belmondo :
Vous avez posté votre commentaire suite à la lecture de mon billet : La justice est un métier, la servir un honneur.
Qu'il me soit permis de réagir non par le mépris – dans ce cas je ne vous aurais pas consacré du temps à vous répondre – mais par la dérision. Je pense que ce choix est plus adapté à la stupidité et à la désobligeance de votre commentaire.

Pourtant, je suis tout a fait d'accord avec vous, les juges qui ont eu à connaître et décider de l'innocence ou la culpabilité de Raddad sont racistes. Et je passe sur leur bestialité ! D'ailleurs, je suis moi-même raciste puisque j'ai permis à ces juges racistes de le condamner !
Et si vous le permettez, je n'emploierai pas comme vous l'adjectif « certains » pour les énumérer et j'espère ne pas en oublier, ils sont tellement nombreux dans cette République bananière ! :
- Racistes les trois juges d'instruction du tribunal de grande instance de Grasse qui ont conduit l'information judiciaire ;
- Racistes les magistrats de la cour d'appel d'Aix-en-Provence qui ont renvoyé Omar Raddad devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes ;
- Racistes le président de la cour d'assises de Nice et ses trois assesseurs ;
- Racistes les membres du jury de ladite Cour ;
- Raciste l'avocat général qui a requis la condamnation de Raddad ;
- Raciste les avocats successifs des parties civiles ;
- Racistes les magistrats de la cour de cassation qui ont rejeté les pourvois en cassation ;
- Raciste l'avocat général près la Cour de révision des condamnations pénales qui a requis le rejet de la demande en révision ;
- Racistes les magistrats de la Cour de révision des condamnations pénales qui ont suivi les réquisitions de l'avocat général en rejetant la demande ;
- Racistes les magistrats de la Cour Européenne des Droits de l'Homme qui ont rejeté à deux reprises et à l'unanimité de leurs membres les requêtes de Raddad et de sa défense ; Vous noterez cher Bébel (pardon mais j'adore Belmondo) que ces deux décisions ont émané, non d'une " République bananière " selon votre expression mais de cette Cour composée non de magistrats français, mais de juges provenant des diverses nationalités représentées dans cette haute juridiction. Tous racistes. N'en jetez plus la cour est pleine !

Par contre vous avez oublié d'évoquer non pas ceux qui jugent au nom du peuple français mais ceux qui défendent des intérêts privés. Assurément les avocats successifs de Raddad ne sont pas racistes. Vous lirez dans mon billet : bilan judiciaire en marge de l'affaire que le nombre de ces auxiliaires de justice tutoie la vingtaine !

Et le plus illustre d'entre-eux, ex-défenseur du nazi Barbie, qui avait pendant le procès de celui-ci osé qualifier les victimes de l'expression raciste " les quarante petits blancs des parties civiles " (sic) est le même et le premier qui, sans doute à court d'éloquence et dépité par l'échec de sa " piteuse prestation " devant la Cour d'assises de Nice – un échec de plus pour ce collectionneur –, avait eu le culot, devant la presse, d'user de l'argument " tarte à la crème " du racisme pour essayer de dénigrer la juridiction populaire et sa décision survenue après huit jours de débats publics et sans incident.

J'oubliais vous n'étiez probablement pas présent !

Pour conclure, je voudrais vous dire que je suis tellement passionné par le monde de la justice que j’œuvre encore aujourd'hui et depuis bientôt dix ans – alors que je pourrais profiter de ma pension de retraite –, à ce service public en ma qualité de délégué du procureur de la République.
Je suis particulièrement à l'aise parmi tous ces inciviques racistes, que je trouve pour la plupart remarquables d'intégrité, d'impartialité, de probité, d'humanisme et de loyauté envers le justiciable. Depuis que je les côtoie j'ai pu constater leur dignité, leur sens de l'écoute et du respect de l'autre.
Bien à vous.

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