Lettre ouverte à Monsieur Jean-Marie Rouart
Publié le mardi 19 juillet 2011, 13:59 - modifié le 20/07/11 - Web-O-Scope - Lien permanent
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Monsieur l'Académicien,
Nul ne s'improvise Avocat, c'est un métier. Nul ne peut prétendre être Zola sans le talent de Zola.
Vous écrivez que la condamnation d'Omar Raddad "présente toutes les apparences de l'erreur judiciaire". Et vous avez raison, ce ne sont que des apparences ! Ainsi que l'écrit Monsieur Philippe BILGER sur son Blog "Omar Raddad innocent : c'est du cinéma".
Apparences créées par les média, les livres que vous évoquez, et enfin et surtout par vous-même dans votre modeste ouvrage, écrit alors que vous n'avez assisté à aucune audience du procès d'assises ni, à l'évidence, lu les documents qui étaient contraires à votre thèse. S'il en était autrement vous ne pourriez omettre que "les circonstances atténuantes", que vous évoquez si complaisamment, ont été demandées par l'Avocat Général "en raison de la jeunesse de l'accusé" et non pour quelque autre raison.
Il n'y a qu'un seul dossier judiciaire qui a conduit à la condamnation d'Omar Raddad lors de son procès devant la Cour d'assises de Nice, mais vous ne l'avez pas lu !
Enfin et surtout, vous n'avez pas relevé, ce que de rares journalistes ont fait, les propos d'Omar Raddad après la plaidoirie de son avocat Jacques Vergès, lors de l'audience tenue devant la Cour de révision des condamnations pénales. Il a déclaré que, si Madame Marchal avait été vivante elle aurait écrit : "Omar m'a frappée".
Au lieu d'assister aux audiences, au lieu de consulter le dossier judiciaire avec rigueur, vous nourrissez régulièrement une hypothétique erreur judiciaire bâtie sur des hypothèses radicalement contredites par la réalité du dossier judiciaire. Le livre de Monsieur Guy Hugnet est à cet égard intéressant. Est-il nécessaire de vous rappeler que pour cela vous avez été, en 2002, condamné, dans un jugement motivé ? Vous qui êtes manifestement sensible à l'injustice devriez, sans doute, témoigner plus de considération, voire de compassion, à la victime, la seule, Ghislaine Marchal, qui a inscrit à deux reprises le nom de son meurtrier, et dont, étrangement, vous niez délibérément le courage.
Sabine du Granrut, avocat à la cour, nièce de Ghislaine Marchal.
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