Chapitre IV, extrait n°18
Publié le vendredi 19 août 2011, 15:18 - modifié le 06/02/14 - Extraits de l'ouvrage - Lien permanent
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L'enquête sur commission rogatoire (...la suite)
Les écoutes téléphoniques
L’exploitation des écoutes téléphoniques n’a aucun intérêt particulier sur le fond, mais permet de mettre à jour les contacts fréquents de ces personnes avec des journalistes et certains avocats, notamment Me Guidicelli, avocat au barreau de Toulon, dont les conversations ne seront pas retranscrites.
Elles mettent aussi en évidence les nombreuses communications entre le comité qui semble s’être constitué autour de Francine Pascal et le cabinet de Me Girard. Elles auront également le mérite de permettre, des années plus tard, de confondre et démystifier les mensonges de Mimoun Barkani, l’oncle de Raddad, lorsqu’il portera des accusations odieuses contre le fils de la victime. Une conversation entre Francine Pascal et Mimoun Barkani le 29 décembre 1991 à 11 h 18 sera irrécusable. J’aurai l’occasion d’en reparler.
Ce dossier devait être attractif. Il devait l’être effectivement, car la bataille d’avocats, souvent orchestrée par certains journalistes d’hebdomadaires à sensation, était acharnée. Comme par exemple la tentative de récusation des premiers avocats de Raddad, Mes Baudoux et Girard. Comment ? C’est élémentaire. Lisez cet extrait tel que nous l’avons relaté dans le procès-verbal de l’écoute de la ligne téléphonique de Francine Pascal, qui converse avec un échotier de Détective :
"Le journaliste demande si Abdeslam, le père d’Omar, a remis les papiers qu’avec Latifa il a préparé pour Omar qui doit les signer pour récuser ses deux avocats et prendre Me Guidicelli du barreau de Toulon. L’opération est de faire dégager ces deux avocats qu’il ne critique pas mais qui ont essayé, sans pouvoir bien faire. Et le journaliste, prénommé André, leur fait part de sa conviction de l’innocence d’Omar et que les deux avocats c’est du vent..."
Me Baudoux appréciera, mais va faire de la résistance. Pourtant il a des difficultés pour que lui soient payés ses honoraires : le consulat du Maroc étant d’accord uniquement pour le paiement d’une caution (conversation téléphonique entre le consulat du Maroc et Latifa Chérachni le 7 janvier 1992 à 11 h 24). Ce dossier n’est-il pas trop attrayant pour l’abandonner ?
Le journaliste qui a flairé le bon coup réclame à Francine Pascal des photographies d’Omar, de sa famille et de Ghislaine Marchal :
"Il faut mettre le paquet sur le plan journalistique".
Le procès de rue se poursuit. Inlassablement. Les ventes de Détective ont dû assurément augmenter. La compétition pour emporter l’exclusivité de la défense se poursuit autour de Mes Girard, Baudoux et Guidicelli. Latifa veut imposer ce dernier en établissant un faux document, qu’elle se propose de signer... et signe à la place de son mari, le 6 janvier 1992. Désespérée Latifa. Elle se compromet pénalement, mais elle est pardonnable car elle n’a pas compris que son mari, depuis des mois, était devenu un produit de marketing, un faire-valoir.
Ce sera finalement Me Vergès qui, plus tard, à quelques jours du procès, emportera le monopole de la défense.
(à suivre...)
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