Chapitre IV ; extrait n°17
Publié le jeudi 18 août 2011, 13:11 - modifié le 06/02/14 - Extraits de l'ouvrage - Lien permanent
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L'enquête sur commission rogatoire (...la suite)
Les traces de sédiments
Ce même laboratoire retrouvera dans la texture du pantalon et sur les semelles des chaussures de l’inculpé des traces de poussière en corrélation avec les sédiments prélevés dans la cave et recueillis sur le corps de la victime.
Cette conclusion est fondamentale, car elle prouve que Raddad a marché sur le sol particulièrement poussiéreux de la cave. Or, que déclare-t-il ? Tout d’abord, que cela fait deux ans qu’il n’est pas descendu à la cave, puis, et cela se vérifie, deux mois.
Comme je l’écris dans mon rapport : "En effet, nous situons les travaux à la piscine de La Chamade entre le 18 et le 23 avril 1991. Ceux-ci ont été réalisés par Omar et Mohamed Raddad comme en témoigne l’agenda de la victime. D’autres rapprochements relatés dans le procès-verbal de renseignement 194 confortent ces dates qui déterminent qu’Omar Raddad, aidé de son frère, a entreposé les poubelles de matériaux dans la cave le 23 avril 1991 dès la fin des travaux. Ces détails corroborent la déclaration d’Omar Raddad lorsqu’il dit s’être rendu pour la dernière fois dans la cave, à la fin des travaux de la piscine".
Donc, si l’on s’en tient à ses assertions, il ne s’est plus rendu dans la cave depuis le 23 avril 1991. Soit deux mois avant le meurtre. Admettons. Dans ce cas, comment expliquer que le laboratoire a scientifiquement retrouvé des sédiments en provenance de cette pièce sur les semelles de ses chaussures et dans la tissure de son pantalon, qui plus est, cumulés d’environnements divers fréquentés par l’inculpé entre le moment des faits et celui de la saisie des chaussures ? Raddad a trouvé la réponse et donne une nouvelle version au juge Renard quand celui-ci lui notifie les conclusions de l’expert : il est descendu dans la cave quelques jours avant les faits pour entreposer des pots de fleurs. Deux ans, deux mois puis quelques jours. Quelle est la bonne réponse ?
Il était donc nécessaire de définir, par des actes de police judiciaire, si ces traces étaient récentes ou pouvaient remonter au 23 avril. La réponse, c’est l’épouse de Raddad qui la donne.
(à suivre)
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